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Subsistances • Inniun

Projet collaboratif et participatif à volets multiples — résidence, campement-exposition, moyen métrage — dans les communautés d’Aguanish, de Baie-Johan-Beetz, d’Ekuanitshit, de Havre-Saint-Pierre, de Longue-Pointe-de-Mingan, de Natashquan et de Nutashkuan et à la Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan.

 

Produit par Partners in Art pour Repères2017

Commissariat de Véronique Leblanc

Avec la collaboration de La Boîte Rouge vif et de Parcs Canada

 

2016-2017

Minganie (Moyenne-Côte-Nord du Québec)

Équipe de réalisation : Charlotte Lalou Rousseau, assistante de recherche et coordination ; Maxime Girard, cinéaste ; Mirko Sabatini, objets artisanaux, soutien technique et musique ; Louise Dupont, journal de bord ; Léo Harvey-Côté, documentation photographique ; Véronique Leblanc, assistante de production et coordination.

 

Incluant un atelier créatif préparé en collaboration avec La Boîte Rouge vif : Olivier Martel-Bergeron, chargé de projet et animateur ; Jean-François Vachon, animateur ; Maxime Girard, cinéaste. Avec la participation de : Adèle « Maniaten » Bellefleur, Réjean Cormier, Louise Dupont, Chantal Harvey, Edouard Kaltush, Charles Kavanagh, Annick Latreille, Devon-Lee Rich, Lydia Mestokosho-Paradis, Anastasia Nolin « Natah Nuna » et Michel Paquette.

Repères2017 sur le site de Partners in Art

Page Facebook du projet

Capsule de la Fabrique culturelle

Dans le cadre de l’événement Repères2017, je me suis installée en Minganie, sur la Côte-Nord du Québec, entre les mois d’août 2016 et juillet 2017. Prenant la Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan comme point de départ, je me suis familiarisée avec le territoire à travers le regard des personnes que j’ai côtoyées au sein des communautés autochtones et allochtones de la région. Les natifs s’identifient comme Innus (autochtones résidant à Ekuanitshit et Nutashkuan), Paspéyas (descendants de colons originaires de Paspébiac en Gaspésie), Cayens ou Macaquins (Acadiens arrivés des Îles-de-la-Madeleine) alors que les gens de l’extérieur sont surnommés les “Étranges”. Ces distinctions sont longtemps demeurées importantes, notamment en raison de l’isolement des villages : la route 138 a relié l’Ouest de la Minganie au reste du Québec en 1976 et a été prolongée vers l’Est vingt ans plus tard.

 

Attentive aux éléments et phénomènes naturels du territoire, je me suis déplacée de village en village, sur une distance de 200 km, pour développer avec les gens une conversation sur la place de la nature dans leurs modes de vie, alors que certaines traditions paraissent menacées ou “en voie d’extinction”. Plusieurs pratiques associées à la vie “d’avant” ont été abandonnées ou se sont transformées au profit de nouvelles activités. Certains repères résistent toutefois. Que subsiste-t-il ? En quoi ces “subsistances” nourrissent-elles un besoin humain commun ? Adoptant l’attitude d’une cueilleuse, j’ai récolté des images, des objets, des récits et des observations qui décrivent des manières de vivre le territoire, de s’y attacher et de l’envisager.

Du 29 mai au 17 juin 2017, le projet prit ainsi la forme d’un campement-exposition qui fit escale dans sept localités de la Minganie entre Longue-Pointe-de-Mingan et Nutashkuan. En marge de ces événements publics, j’ai fait des actions performatives avec plusieurs des éléments de cette installation. L’ensemble de ce travail a donné lieu à la réalisation d’un moyen-métrage en collaboration avec Maxime Girard, cinéaste-collaborateur de La Boîte Rouge vif.

Le campement-exposition était composée d’une tente et d'un poêle traditionnels innus fabriqués par des membres de la communauté d’Ekuanitshit, d’une épave de canot à clins prêtée par un résident de Longue-Pointe-de-Mingan, d’un pick-up et d’une remorque appartenant à des Baie-Johannais. Je trimbalais également une collection de rebuts ramassés sur les berges de l’Archipel-de-Mingan, des objets de pêche désuets récupérés auprès d’une pêcherie locale, des restes de subsistance (pelures d’orange, peaux de saumon, sacs de farine et de patates) et d’autres débris naturels de la côte (bois de grève, pierres, vertèbres de baleine). Des éléments fonctionnels — couvertures et sacs de transport —, ainsi que des objets symboliques ont été confectionnés par des artisans de la région. Enfin, la parole des gens rencontrés tout au long de l’année était présente dans l’installation sous forme audio et imprimée.

 

Dans chacun des villages, plusieurs personnes étaient impliquées dans l’installation de la tente innue, la préparation de nourritures ou encore d’un feu de camp. Les visiteurs étaient invités à contribuer au bagage collectif que je transportais en apportant un objet, une photo ou une anecdote qui racontait leur rapport au territoire. Ces diverses contributions — partagées, prêtées ou données — étaient documentées sur place. Les participants pouvaient aussi prendre part à une mise en conserve artistique. Dans une boîte de conserve préparée à l’intention d’une personne d’un autre village, ils scellaient une composition de fragments issus du campement-exposition. Les escales réunissaient également les gens autour d’un dîner ou d’une collation aux saveurs locales (outarde, bannique, crabe, moyak, galette blanche, tartelette à la chicoutai).

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